Faut qu'ça tourne ! Tel était l’état d’esprit des membres du club après l’expérience de « La Zone » et des mini-modules, deux réseaux de manœuvres. Ce furent des aventures passionnantes mais nous nous rendîmes compte qu’il était difficile en exposition de manœuvrer pendant huit heures devant un réseau, même en se relayant.
Le futur réseau serait donc un réseau bouclé, à l’exemple de ceux de nos amis de Limoges, du CFFC ou de « la Jungle corrézienne ». Il permettrait de faire circuler de nombreuses rames dans un décor typique et ce avec le minimum d’intervention ou de contrôle humain. La réalisation d’une petite gare de passage sous forme d’extension serait néanmoins possible pour satisfaire les accros de la manœuvre !
Le thème s’imposa vite, l’artère Nord-Est, importante ligne du réseau SNCF, passant par… Sedan !
Des recherches furent d’abord faites dans les archives qui nous permirent de circonscrire un secteur, à savoir celui de Liart, gare située à la limite des Ardennes et de l’Aisne. Puis nous fîmes un reportage photo directement sur place, mitraillant les points caractéristiques, notamment les ouvrages d’art et installations techniques sans oublier les paysages alentour.
Atmosphère, atmosphère !
La philosophie du réseau est de rendre l’atmosphère de la ligne dans sa traversée bucolique de la région choisie. Cela est permis par la reproduction des installations ferroviaires typiques comme les ouvrages d’art ou les installations électriques ainsi que par la reproduction en fond de décor des paysages du cru.
Nous n’avons pas cherché à égaler le niveau de détail des réseaux cités précédemment (cela serait prétentieux de notre part) ou à reproduire fidèlement une section de ligne.
Technique
Une maquette en carton au 1/1ème du futur réseau a été réalisée par Guy Vautier. Elle a permis de valider les volumes, d’apprécier les contraintes de la menuiserie et de confirmer l’emplacement des ouvrages d’art sélectionnés.
La menuiserie du réseau a alors été lancée. Le MDF a été utilisé majoritairement. Il se travaille facilement et a un bel aspect de surface. La rançon est un poids plus lourd que le contreplaqué par exemple. Heureusement, il y a des costauds au club !
La face avant du réseau est constituée de cinq modules-caissons de 1,25m de long. Cette longueur a tout simplement été déterminée par celle d’un tube fluorescent standard ! Le caisson, où tout est intégré (superstructure, bandeau, éclairage, etc.), offre protection durant le transport et facilité et rapidité d’assemblage.
Les modules sont reliés à notre faisceau polyvalent de huit voies, déjà utilisé avec le réseau précédent des « Carrières ». Une rallonge du faisceau a été fabriquée car le faisceau est plus court.
Les deux demi-courbes faisant la jonction entre les modules et le faisceau ont été réalisées pour l’occasion. A grand rayon, elles supportent la double-voie et quatre voies de garage « bonus ».
Elles sont encombrantes mais moins lourdes qu’on pourrait le penser. Ceci est compensé par une diminution du nombre d’interfaces et des problèmes qui en découlent souvent.
Les modules sont reliés électriquement entre eux par connecteurs informatiques. Pour ne pas peser sur les bandeaux, les ballasts des tubes fluorescents ont été reportés sous les modules.
Le réseau peut être exploité en analogique en mode manuel ou automatique (gestion du faisceau par un automate) ou en mode digital.
Décor
Les volumes ont été réalisés en polystyrène recouvert de bande plâtrée. Le fond de décor a été peint à la main par Guy Vautier, l’artiste du club. Les différents flocages utilisés proviennent de la gamme GPP ainsi que le ballast. Les flocages fibres ont été appliqués à l’aide d’un Grassmaster NOCH. Les arbres ont été construits sur une base en zeechium.
La voie provient de la gamme PECO code 75 sur la partie décorée et les courbes alors que le faisceau (de fabrication plus ancienne) est équipée de voies et aiguilles ROCOLINE code 83. Les signaux sont des kits AL2PM. Les armoires et crocodiles sont issus de la gamme DUTDUT.
Les ouvrages d’art ont été réalisés par différents membres du club, chacun utilisant sa technique favorite. L’entrée de tunnel est ainsi en plâtre moulé et gravé à la main. Les ponts sont en carton ou en plasticarte. Les rambardes sont en photo-découpe maison (merci David !).
La caténaire, non fonctionnelle, est une réalisation de plusieurs membres du club à partir de profilés H laiton, de pièces VIESMANN et de fil de laiton dressé de 4/10ème. Le but était de créer rapidement une caténaire ressemblante et relativement fine à défaut d’être hyper fidèle.
De petites scénettes agrémentent le réseau, attirant l’œil du spectateur, ruches et apiculteurs, gibier (dont un sanglier, Ardennes obligent !).
Le décor est suffisamment peu typé historiquement pour que des rames de différentes époques puissent circuler sans anachronisme notoire. Les quelques véhicules routiers présents sont soit des véhicules neufs dans les années cinquante, soit des véhicules de collection dans les années deux-mille ! On peut découvrir par exemple la 2CV camionnette des apiculteurs ou un tracteur Massey Fergusson (surnommé « petit gris ») sur le pont routier.
Seuls les spécialistes noteront l’absence du KVB pour l’époque actuelle.
Historique de l’électrification de l’Artère Nord-Est
Après les essais en Savoie sous 20 000 volts – 50 Hz, Louis Armand qui présidait le Conseil d’Administration de la SNCF choisit d’électrifier la transversale Valenciennes – Thionville le 11 juillet 1951, au détriment de la prolongation du 1500 volts de Lyon vers Marseille.
Cette ligne présentait plusieurs intérêts. Elle constituait l’un des maillons de la transversale qui reliait Dunkerque à Strasbourg, et au-delà au Luxembourg, à l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. De plus, elle connectait deux grandes régions industrielles, riches en charbon et minerais de fer (en Lorraine) et pourvues d’industries lourdes (sidérurgie, métallurgie).
Sur cette ligne circulaient chaque jour en moyenne 50 000 tonnes par kilomètre !
Les travaux se déroulèrent entre 1952 et 1955. Le premier tronçon mis sous tension fut Valenciennes - Mohon (Charleville-Mézières)- Lumes le 2 juillet 1954. Lumes – Thionville suivit le 6 mai 1955. L’inauguration officielle se déroula le 29 juin 1955 sur toute la ligne entre Valenciennes et Thionville.
Le tronçon Hirson – Charleville
Entre l’Aisne et les Ardennes, la voie ferrée doit franchir la ligne de partage des eaux entre l’Aisne (affluent de la Seine) et la Meuse. Elle atteint le sommet juste après Liart, entre deux tunnels. De part et d’autre, les rampes affichent des pourcentages de 9/10 ‰.
EN PASSANT PAR LES ARDENNES
Club Maquettisme Sedanais
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3748 vuesCaractéristiques du réseau
En Passant par les Ardennes
Réseau modulaire bouclé
Échelle 1/87ème (HO)
Club Maquettisme Sedanais
Écartement 16,5mm
2010
Alimentation digitale ou conventionnelle
10x3mRéseau paru dans :
Loco-Revue 763
Février 2011
Train Miniature Magazine 135
Avril 2014
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